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Voyage au Danemark
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Marif est de retour,
nous l'apercevons à la sortie de sa salle de bain. Nous la rejoignons plus tard
à l'OMS, à Hellerup, où David a travaillé en tant que stagiaire pendant trois
mois, et où il a laissé de bons souvenirs. Nous sommes accueillis à bras ouvert
par Patricia à l'accueil, qui nous donne nos badges. Puis nous partons visiter
l'ancien bureau de David où nous retrouvons Marie-France et Lisa qui nous
invite tous à déjeuner au restaurant d'entreprise. Nous piochons dans les
nombreux plats de pâtes accompagnées de poissons, de légumes divers, de hareng
avec trois sauces différentes (anis Roll mops, capres, curry), de raifort, de
l'ail entier assaisonné, de deux fromages assez forts, de plusieurs sortes de
pain... Le restaurant est très agréable, et j'apprécie particulièrement le
poisson cru danois, moelleux et fort en goût. Il paraît qu'on en trouve en
France, en bocal, mais je n'en avais jamais goûté auparavant. Au Danemark on le
mange avec du pain et du beurre. David nous raconte l'histoire de ses collègues de l'OMS, souvent issus de pays étrangers. Patricia a une mère bulgare et un père russe et vivait en Suisse. Ils se rendirent en Bulgarie pour une histoire de papiers mais se trouvèrent dans l'incapacité de retourner chez eux car les frontières ont été fermées entre temps. Son père journaliste a été mis en prison à la première occasion, et Patricia a grandi en Bulgarie. Plus grande, elle parviendra à quitter la Bulgarie pour ses études. Lisa nous ramène à la gare en voiture, ce qui nous empêche de photographier la grosse bouteille de bière Tuborg qui trône en pleine rue, telle un monument à la gloire de la boisson nationale. Nous reprenons le train pour Humlebaeck, visiter le très beau musée d'art moderne de Louisiana. Son architecture est très liée à la nature avec ses galeries débordant sur un grand jardin, les pièces lumineuses soulignent l'espace libre et valorisent les oeuvres, une pièce surplombant la mer propose un plongeoir au visiteur telle une porte qui se joue des charpentes et des distances. Une aile, fermée pour travaux, nous laisse sur notre faim. Malgré une belle et riche exposition sur les fleurs, le musée ne contient peut-être pas autant d'oeuvres qu'un musée parisien. En général, ces derniers croulent sous les oeuvres sans leur donner l'espace qu'elles méritent. Mais nous restons sur une très bonne impression. Nous parcourons parfois de longues distances à pieds, ce qui me laisse le temps de mémoriser quelques détails sur les décorations des jardins et des maisons. Ces dernières étant sans volets, il est facile d'observer l'éclairage chaleureux des pièces, les étoiles lumineuses, les bougies électriques posées à côté d'une statue de lutin. Il est rare qu'un jardin ne possède pas de guirlandes électriques, et ces dernières sont toutes sur le même modèle de petites ampoules discrètes non clignotantes mettant en évidence la charpente d'une fenêtre ou un petit sapin taillé. J'observe aussi des filets de lampes pour recouvrir un sapin de façon uniforme. Quoi qu'il en soit, l'uniformité des lumignons met en évidence le goût soigné des danois pour la décoration. Ce jour-là il fait 6°C, donc plus chaud que les jours précédents. Un journal annonce un peu de neige pour dimanche et une collègue de David l'a confirmé le matin même. La neige viendra t'elle ? De retour à Copenhague, je demande à explorer Illum, un des grands magasins de la ville, comparable en taille au printemps de Paris, où je sais trouver des décorations de Noël. Curieusement nous sommes presque déçus. Heureusement la bijouterie Georg & Jansen est à côté. Sa devanture expose des bijoux hors de prix et son sous-sol est garni de décorations de Noël. S'offre à nous la collection entière qui scintille dans les arbres, et à portée de mains la brochure complète qui détaille les prix. Ce sont les mêmes que nous avons vus chez Gill et Knud comme partout. Je suis fascinée. Heureusement David s'en aperçoit et me pousse à revenir plus tard. Je sors finalement du magasin sans avoir rien dépensé, mais en tenant précieusement la brochure remplie de trésors. David a raison, il vaut mieux réfléchir et me restreindre. D'autant plus qu'il y a bien d'autres décorations moins chères et aussi jolies ! Le soir nous faisons un gratin, donnons nos cadeaux de remerciements à Marif qui, fatiguée, se couche tôt. Puis nous préparons nos sacs pour partir le lendemain à Århus, pour y passer 3 jours d'affilés. |